NTSINGBEU le village des Bamilékés

Je vous écris des petites news du fin fond du Cameroun. Nous sommes arrivés la semaine dernière, le 7 février, à Ntsingbeu en fin d’après-midi. Après avoir traversé la forêt tropicale, la brousse, nous sommes entrés dans la régions des Bamilékés, peuple des collines et des montagnes. Nous avons pu rencontrer le chef de notre village à notre arrivée, sa Majesté Métangmo. Certains gestes et tenues sont à adopter face au chef du village. Par exemple, ici on ne tend pas la main au chef, pourquoi ? L’animisme est très pratiqué, le chef est détendeur de nombreux pouvoirs mystiques, si on venait à lui serrer la main, ce serait comme lui voler ses pouvoirs. C'est à lui de décider. Bien comme mauvais, il ne faudrait pas que le mauvais œil soit porté sur nous !

Notre maison est donc perchée sur les hauteurs des collines, ou nous surplombons un tas de bananiers, de baobabs et de cultures. La saisons sèche et le vent soulèvent des paquets de poussières rouges et colorent les plantes, les toits, les murs, les voitures, les motos et les hommes. On ne bronze pas, on s’empoussière. Les motards arpentent les pistes sur leurs grosses motos rafistolées protégée de la poussière, leur donnant une allure de Chasseur de Sable. La ville à proximité du village, Dschang, est engloutie par le sable, tout est rouge ocre, comme une ville de poussière et de désert.

"Moto des sables"

(capacité: 4 enfants + 1 pilote ou 3 adultes + 1 pilote)

Il faut savoir que les Camerounais aiment la prose, nous avons eu le droit à de nombreux discours et monologues sur ceci et cela ! Notamment, le jour de notre arrivée dans les bureaux. Les bureaux sont rudimentaires, pas d’open-space ou de cantine éco-friendly, il n’y a qu’une salle. L’électricité est une collègue de merde, dernière arrivée, première partie (les jours où elle n’est pas malade). Il n’y a pas d’eau non plus, elle n’as pas voulu venir. Seule une grande table et un faux plafond abimé ont élu domicile ici.

Ce jour là donc, c’était l’anniversaire de Francklin, le chef de la régie. Selon la coutume du pays, c’est à lui d’amener à boire et à manger. Nous attendons tous sagement sa venue. Mais une réunion le retient. A 14h il arrive, nous avons tous une dalle énorme, il s’excuse du retard et sort de son sac un superbe gâteau à la crème en forme de cœur avec écris dessus HBD FRANCKLIN suivi d’une grande bouteille d’African Whisky et de quatre rouges. Le gâteau nous semble soudain trop petit pour notre appétit et les bouteilles trop nombreuses face à notre faim. Comme je le disais plus haut, les camerounais aiment la palabre, ainsi voila Francklin qui s’embarque dans de grands discours avec des bras en moulinet, personne ne l’écoute trop, tout le monde dévore des yeux le petit gâteau. Le discours terminé, les applaudissements faits, le gâteau découpé, le voilà mis en pièces et englouti en un temps plus court que cette phrase.

Il faut aussi savoir qu’on ne peut pas refuser la nourriture mais non plus la boisson de l’hôte ! Ainsi à 14h Séléna et moi nous nous retrouvâmes avec des verres à eau de whisky… Dans la chaleur de l’après-midi, et dans les vapeurs de l’alcool, les collègues parlaient tous les uns sur les autres dans des monologues superbes et des rires détonateurs. L’estomac plein d’alcool notre première journée de taff était pas mal. 

******************* FETE DE LA JEUNESSE *******************

Le 11 février s'est tenue la célèbre fête de la jeunesse, où toutes les écoles du Cameroun défilent d'un pas militaire au rythme de l'Hymne Camerounaise. Tout élève confondu du département, petit ou grand, riche ou pauvre, a défilé fièrement devant le roi de BAFOU. 

Chants, Propagandes et Disciplines.

Un récit de P.B.

Ps: Photos réalisées avec l’appareil de gauche (celui dont on s’est longtemps moqué #departgareavantleSPI), car celui de droite, chargé à bloc pour l’occas s’est révélé être à plat au moment tant attendu. Ca fait le taff !