Ici, c’est comment ?
Ici, c’est comment?
· Ici, midi n’est pas une raison pour manger, non non non.
Les Camerounais n’ont pas d’heure précises pour le déjeuner, souvent, tu
déjeunes quand tu peux, il peut arriver a 15h-16h, le tout c’est de ne pas
sauter le petit-déj.
· Ici, une
réunion peut te prendre la journée, comme la fameuse « réunion
mensuelle ». Eh oui, il faut s’y faire. Elle est souvent accompagnée d’un
long repas qui duuuuuuure. La journée finit après la dégustation, les photos et
les aurevoirs. Rien d’exceptionnel mais le pire, c’est que tu repars épuisé.
C’est un fait, ici, la fatigue te prend même lorsque tu n’as rien fait de
spécial.
· Ici, ce qu’on appelle les « temps informels »
sont précieux. Il faut savoir créer le lien avec ton équipe, tes collaborateurs,
tes partenaires quoi. Ne pas hésiter à payer un coup au maki, ça fait parti du
travail. C’est un peu le remake d’un afterwork bobo à l’africaine.
· Ici, on ne fume pas. La clope c’est mal. Personne ne
se balade la clope au bec fièrement, au contraire, on te regarde bizarrement.
· Ici, les rats sont un gibier de qualité. On croise des
vendeurs de rats grillés par-ci, par-là. Le tout est présenté dans un plateau
adroitement déposé sur leur tête, qu’ils manient avec un swag assuré. Bon, ce
ne sont pas les rats pourris pollués de Paris, il faudra qu’on goûte.
Apparemment, le chat et le chien se mangent ici aussi. Mais nous attendons d’en
voir pour vous l’assurer.
· Ici, respecter les règles du code de la route te met
clairement en danger. Les feux tricolores, aussi rares soient-ils, existent,
mais gare à toi si tu t’arrêtes, tu pourrais créer un carambolage. Les taxis
fusent de partout et s’agitent dans tous les sens, les motos doublent par la
droite sans hésiter et sont surmontées d’environ 4/5 personnes, sans oublier
l’absence totale de passage piétons. Pour pallier à cela, les conducteurs
klaxonnent, il faut savoir décoder le type de klaxon, il y en a de plusieurs
sortes : « Attention, j’arrive », « Tu cherches un
taxi ? », «Je dépasse maintenant », « Vas-y, écarte
toi » etc…
· Ici, les fruits et les légumes ont du goût. C’est
absolument magnifique. Les ananas sont sucrés, les avocats sont fondants, les
jus de fruits ne contiennent que des fruits et sont onctueux. Le tout, pour le
plaisir de nos papilles.
· Ici, l’alimentation, ce n’est que du bio : les
œufs ont encore de la terre dessus, comme tous les fruits et légumes que tu
achètes. Parfois, tu trouves des vers, c’est normal. Pour nos estomacs de
fragiles, on rince tout systématiquement avec un peu de vinaigre blanc et de bicarbonate
de soude. D’ailleurs, l’état de notre peau, en 2 semaines, s’est nettement améliorée.
N’est-ce dû qu’à cela ?
· Ici, la boisson incontournable c’est le
« TOP ». Le top, c’est un soda gazeux ultra sucré qui se vend à
toutes les sauces et à toutes les occasions. Il y en a de partout, vraiment.
C’est bien plus facile à trouver que de l’eau !
· Ici, ta chaussure, c'est ton pass. Autrement dit,
l’état de tes godasses définit véritablement ton hygiène de vie, et donc, le
respect que déposera sur toi un regard inconnu. Nous n’en savions rien et avons
pris des chaussures plutôt claquées pour vadrouiller dans la cambrousse
africaine, shit !
· Ici, l’arbre sacré, c’est le baobab. Il est le
symbôle d’une chefferie et s’érige fièrement à l’entrée de chacune d’entre elles. Au
plus il est grand, au plus la chefferie est importante.
· Ici, les actes de naissances font l’objet d’un grand
mystère. Certains n’en ont pas du tout, d’autres en ont trop… comment ça ?
Eh oui, par exemple, à l’époque, si tu échouais à ton examen final, tu devais
attendre deux ans pour le repasser. Plutôt chiant. Pour remédier à ceci,
certains se créaient une nouvelle identité et donc, un nouvel acte de naissance
pour pouvoir repasser l’examen l’année suivante directement. En cas de nouvel
échec, ils pouvaient reprendre l’ancien car deux ans s’étaient bien écoulés.
Quelle histoire.
· Ici, les « deuils » sont des évènements joyeux. C’est un moment dédié pour célébrer la vie. Une occasion de sortir, manger, danser avec tout le quartier le temps d’un week-end. Le vendredi soir, c’est la veillée, l’hôte accueille tous les invités et puis, c’est parti pour faire la fête toute la nuit. En amont, il présente le « pagne du deuil », il s’agit du tissu qui sera à l’honneur pour toutes les tenues du deuil, c’est une manière d’harmoniser la tenue du week-end. Le lendemain, une grande réception a lieu tout au long de la journée, c’est un rassemblement festif. A savoir, on n'est jamais trop en retard pour être à l'heure le jour du deuil, 1h de retard c'est déjà trop tôt. Mieux vaut venir quelques heures en retard pour profiter de la fête qui bat son plein. Le code, c’est aussi d’aider d’une quelconque manière l’hôte en lui achetant ce fameux pagne, en lui offrant un casier de bières pour la réception ou quelques francs, pour qu’il puisse financer l’évènement. Petite précision, ces « deuils » sont organisés bien après le décès de la personne disparue, des mois voire une année et demi ensuite. En effet, le temps permet quelques peu de cicatriser la disparition avant de pouvoir la célébrer.
Expressions et vocabulaire utiles, chapitre 2 :
- Les rafoteurs : les flatteurs de boîtes de nuits
- Se mettre à l’aise : faire pipi
- Se faire frapper : se faire arnaquer
- Jus naturels : jus de fruits
- La séparante : le dernier coup
- ·Cache-nez : masque
- Vous buvez le froid : vous restez dans le froid
- Reprendre/coller : redoubler
- Être bon/ Etre avancé : Être bourré
C'est trop intéressant ! J'adore !
RépondreSupprimerMerci, et oui c’est le bien le but ! Par contre, on ne sait jamais qui nous laisse des commentaires donc hésitez pas à signer ! 💛
SupprimerC’est très intéressant tout ça !!!! Le jour où l’on vous rejoindra au Cameroun 🇨🇲, on aura une longueur d’avance…. Comme un petit aperçu sur ce qui nous attend…
RépondreSupprimerÀ plus 👋
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